
Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), qui regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, sont des pathologies complexes caractérisées par une inflammation chronique du tube digestif. Si les causes des MICI ne sont pas encore entièrement élucidées, le rôle de l'alimentation est de plus en plus étudié. En effet, certains aliments semblent pouvoir aggraver les symptômes de la maladie, tandis que d'autres pourraient avoir un effet protecteur.
L'alimentation peut-elle influencer le cours des MICI ?
Plusieurs études suggèrent qu'un régime alimentaire riche en fruits, légumes, poissons et céréales complètes pourrait réduire le risque de poussée de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique. À l'inverse, une consommation élevée de viande rouge, de sucres raffinés et de produits transformés pourrait augmenter ce risque.
Recommandations alimentaires générales pour les personnes atteintes de MICI
- Privilégier une alimentation riche en fruits et légumes : il est recommandé de consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour. Les fruits et légumes sont riches en fibres, en vitamines, en minéraux et en antioxydants, qui sont essentiels pour la santé intestinale et globale.
- Choisir des aliments riches en fibres solubles : les fibres solubles, comme celles que l'on trouve dans les flocons d'avoine, les lentilles, les pommes et les carottes, peuvent aider à réduire l'inflammation et à améliorer la consistance des selles.
- Limiter la consommation de viande rouge et de produits transformés : la viande rouge et les produits transformés sont riches en gras saturés et en agents pro-inflammatoires, qui peuvent aggraver les symptômes des MICI. Il est recommandé de limiter la consommation de ces aliments à 1 à 2 fois par semaine.
- Choisir des sources de protéines maigres : les sources de protéines maigres, comme le poisson, la volaille, les légumineuses et les produits laitiers faibles en gras, sont importantes pour maintenir un poids corporel sain et pour la santé des muscles.
- Rester hydraté : il est important de boire beaucoup d'eau tout au long de la journée, surtout en cas de diarrhée. L'eau aide à prévenir la déshydratation, qui peut être un problème fréquent chez les personnes atteintes de MICI.
- Manger des repas réguliers et de petite taille : il est préférable de manger 3 repas principaux et 2 à 3 collations par jour plutôt que de gros repas. Cela permet de mieux répartir l'apport alimentaire et de réduire le risque de symptômes digestifs.
- Apprendre à identifier ses aliments déclencheurs : certains aliments peuvent déclencher ou aggraver les symptômes des MICI chez certaines personnes. Il est important de tenir un journal alimentaire pour identifier ces aliments et les éviter.
Régimes alimentaires spécifiques pour les MICI
En plus des recommandations alimentaires générales, il existe certains régimes alimentaires spécifiques qui peuvent être bénéfiques pour les personnes atteintes de MICI. Ces régimes doivent être mis en place en collaboration avec un diététicien ou un médecin spécialisé.
- Régime pauvre en résidus : ce régime est recommandé en cas de poussée de la maladie de Crohn ou de la rectocolite hémorragique. Il consiste à limiter la consommation d'aliments riches en fibres insolubles, qui peuvent irriter le tube digestif.
- Régime excluant les FODMAP : les FODMAP sont des sucres fermentescibles qui peuvent causer des symptômes digestifs chez les personnes atteintes de MICI. Ce régime consiste à exclure temporairement les aliments riches en FODMAP, puis à les réintroduire progressivement pour identifier ceux qui sont tolérés.
- Régime spécifique à la maladie de Crohn : certains aliments, comme le lait de vache, les œufs et le gluten, peuvent déclencher ou aggraver les symptômes de la maladie de Crohn chez certaines personnes. Un régime d'exclusion peut être nécessaire pour identifier ces aliments.
Conclusion
L'alimentation joue un rôle important dans la prise en charge des MICI. En suivant les recommandations alimentaires générales et en discutant avec un diététicien ou un médecin spécialisé, il est possible de trouver un régime alimentaire adapté qui permet de réduire les symptômes, d'améliorer la qualité de vie et de favoriser la rémission de la maladie.